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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 19:56

On sait que Ryner fit pas mal de causeries dans les Universités Populaires.

http://bai.asso.fr/wordpress/wp-content/uploads/2010/06/Bai_en_gloire2.pngJe suis donc bien aise de signaler ce cycle de causeries consacrées au thème "Individualisme et Coopération", organisée à la Bibliothèque des Amis de l'Instruction du 3è arrondissement. La bibliothèque en question, vénérable vieille dame, se trouve être née en 1861, la même année que Ryner !

Fondée en 1861 par des ouvriers et des artisans du quartier, la Bibliothèque des Amis de l’Instruction (BAI) est alors très novatrice : sa gestion associative permet aux lecteurs de participer au choix des livres et de les emprunter. La BAI ouvre la voie à de nombreuses bibliothèques populaires françaises qui s’inspirent de son fonctionnement et aux bibliothèques municipales parisiennes qui vont à leur tour prêter des ouvrages.

Celle qui fut la première des bibliothèques de ce type créées en France en est à l'heure actuelle l'ultime survivante, grâce aux efforts de bénévoles passionnés. Elle est ouverte le samedi entre 15h et 18h ou sur rendez-vous.

Pour faire vivre ce lieu encore davantage, des causeries y sont régulièrement organisées. Après une année 2012-2013 consacrée roman au populaire, l'année 2013-2014 sera celle de "Individualisme et Coopération".

Que voici donc là du sur-mesure pour Ryner !

J'irai donc y causer de Ryner le 6 mars à 19h30. J'y aurai été précédé par, entre autres, deux bons amis  les sieurs Stéphane (Beau) pour parler de Palante le 30 janvier, et Goulven (Le Brech) sur Lequier le 13 février. Ajoutons que l'ami Daniel (Lérault) viendra présenter en juin Panaït Istrati, que c'est l'ami Henri (Viltard, grand spécialiste de Jossot) qui a organisé ce cycle, et vous voyez à quel point nous sommes en bonne compagnie chez ces Amis de l'Instruction !

On a manqué Bernard Desmars sur les fouriéristes, Olivier Chaïbi sur l'influence de Proudhon sur la Bibliothèque des Amis de l'Instruction et Maurice Schuhmann sur Stirner et Nietszche, mais pas de panique, on peut écouter les enregistrements et lire un résumé sur le blog de la BAI. En mai, Philippe Oriol évoquera Jehan-Rictus et en avril Anne Steiner étudiera les vues des anarchistes individualistes sur l'éducation.

On peut lire le programme complet ici.

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 21:11

Le malheureux camarade qui s'est fait défoncer la gueule par des fafs hier n'aura même pas eu le temps de recevoir sépulture décente que les charognards de tous bords se précipitaient pour se partager son cadavre.

Que ces abrutis hypocrites commencent par balayer devant leur porte et cessent d'employer des méthodes de salopards ! Quand on n'a aucun scrupule à envoyer la police gazer lacrymalement des militants dénudés (Notre-Dame des Landes), des Roms (Lyon), des familles culs-serrés (Paris) [Note aux crétins qui penseraient que je défends les anti-mariage gay : quelqu'en soit le degré, la connerie n'a jamais justifié d'être traitée par des lacrymogènes], quand on empêche des manifestations de se tenir (comme celle contre le tunnel Lyon-Turin), qu'on occupe militairement pendant des mois un territoire et qu'on y fait subir des vexations constantes à ses habitants (Notre-Dame des Landes), qu'on cherche à censurer des journalistes (Limoges), lesquels n'ont déjà pas besoin de ça pour s'autocensurer eux-mêmes et rapporter béatement les "vérités" des préfectures, quand on continue à vouloir toujours plus de contrôle social au nom du bonheur et de la sécurité, quand on a pour seule conception de la démocratie : "Choisis ton chef et laisse-le faire n'importe quoi", on ferait mieux de fermer sa gueule !

Et se taire, le silence étant l'hommage le plus digne que l'on puisse rendre à ce jeune homme.

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 18:42

On a parlé des rapports entre Han Ryner et le caricaturiste-philosophe Jossot ici. Après le Foetus récalcitrant, un nouveau livre de Jossot ! Message envoyé par l'ami Henri, auteur de "the" site sur Jossot "Goutte à goutte" :


Chers jossophiles en puissance, chers jossolâtres confirmés,

           Le Jossot nouveau est arrivé !

 

http://gustave.jossot.free.fr/sauvages_blancs2.png
         Finitude qui avait déjà publié le Foetus récalcitrant en 2011, récidive aujourd'hui avec Sauvages Blancs ! Il ne s'agit pas cette fois d'un ouvrage publié à compte d'auteur, mais d'un recueil de pamphlets publiés par Jossot dans la presse tunisienne entre 1911 et 1927, à une époque où l'artiste avait décidé de rompre avec sa société d'origine : converti à l'islam, il fustige la politique d'assimilation, la colonisation des esprits, la folie de la guerre, le matérialisme et la course effrénée au profit, mais aussi l'intégrisme religieux et les compromis culturels des indigènes... autant de thèmes qui raisonnent étrangement avec notre actualité !

« Longtemps j'ai combattu par la caricature ; aujourd'hui j'ai saisi une autre arme : j'ai substitué la plume au crayon ; mais je n'ai pas changé de conscience. »
    A une époque où Jossot a presque cessé de publier ses dessins, ces chroniques prennent clairement le relais de son art satirique avec lequel elles entretiennent d'intimes rapports.

    Avec sa couverture pétaradante, ce pied de nez littéraire ne manquera pas de faire rire... et, peut-être, méditer... ?

    Je vous en souhaite une bonne lecture.
   
    Henri VILTARD

P.S. Des extraits ici pour vous appâter. [
PPS. du même auteur :
  http://gustave.jossot.free.fr/foetus_recalcitrant.jpg
PPPS. Sur le même auteur...
http://gustave.jossot.free.fr/couv_du_livre_jossot.jpg
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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 17:33

Je viens d'apprendre avec une grande tristesse la mort de Bruno Leclercq, qui animait l'excellent Livrenblog.

En dehors de quelques mails échangés, je ne connaissais pas Bruno, mais le visiteur assidu de Livrenblog devine derrière l'écran un homme attachant, attentif et d'une absence de narcissisme assez rare dans la blogosphère, et de ce fait précieuse.

Je regrette également de ne pas avoir pu le remercier davantage du soutien qu'il a toujours apporté au blog Han Ryner.

C. Arnoult


Eric Dussert rend hommage à Bruno Leclercq sur l'Alamblog.

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 11:29

J'ai eu le plaisir de coordonner avec l'ami Goulven Le Brech le dernier numéro du Grognard, consacré au "sentiment océanique".

Petite présentation :

Trouvant son origine dans une lettre adressée par Romain Rolland à Freud, le terme de « sentiment océanique » désigne des expériences mettant en jeu une impression de profonde unité entre le moi et le monde, comme la vague se fond dans l'océan. Le n°19 du Grognard aborde ce sujet dans une optique littéraire, philosophique et poétique avec des textes de John Cowper Powys, Henri Droguet, Jean Grenier, Tchouang Tseu, Édith de la Héronnière…

Et voici le sommaire :

Freud, Romain Rolland et nous… Présentation par C. Arnoult et Goulven Le Brech

Poème d’Henri Michaux

John Cowper Powys, entre la pierre et les étoiles... Pierrick Hamelin

Extrait d’Apologie des sens de John Cowper Powys

Tessons matérialistes. C. Arnoult

Trois Impromptus. Édith de la Héronnière

Chaos quatre à quatre. Henri Droguet

Texte de Damien Dubessec

Le perpétuel contre l’éternel, sentiment et pensée océanique dans l’œuvre de Jean Grenier. Patrick Corneau

Extrait des Mémoires intimes de X de Jean Grenier

Poème de Geneviève Bianquis

Le sentiment océanique chez Tchouang-tseu. Jean Levi

Extrait du chapitre XIV des Œuvres complètes de Tchouang-tseu

Présentation des auteur-e-s et illustrateurs

Du côté des Livres : La mystique sauvage de Michel Hulin, Novalis d'Olivier Schefer, Les archives du littoral et La carte de Guido de Kenneth White.

 

*

Une rencontre autour de la sortie de ce numéro est organisé par l'association ENT'REVUES dans ses locaux au 174 rue de Rivoli à Paris, le 27 septembre à 18h30.

Je ne pourrai malheureusement pas m'y rendre, mais Goulven bien sûr y sera, ainsi qu'au moins deux des contributeurs à ce numéro, à savoir Edith de la Héronnière et Pierrick Hamelin.

Voir le PDF d'invitation.

*

Deux Grognards ont paru depuis le numéro Ryner : un recueil de textes polémiques de Jean-Pierre Guillon, préparé par l'ami Mikaël (Lugan), et un "spécial poésie" coordonné par les amis Stéphane (Beau) et Gaston (Vieujeux). Notons que le même ami Stéphane (Beau) publie ces temps-ci aux belles éditions du Petit Véhicule un roman intitulé 23h23, Pavillon A, tandis que l'ami Stéphane (Prat) a publié cet été un roman, Retour simple, et un recueil de nouvelles, Mes Abruzzes, dans lequel je recopie ce très beau passage, qui nous ramène, je crois, au sentiment océanique :

Ce genre de calme indifférence précède l'émotion ou l'accompagne encore quand on parvient à se contenter de la joie qu'on à l'éprouver, sans plus s'occuper de son objet, une joie dont on s'inquiète parce qu'elle est de l'ordre de l'éternité et qu'on est de celui de la durée, qu'il est absolument impensable que ces deux ordres se rencontrent, et que pourtant cette rencontre a lieu  une autre version du miracle, sans religion.
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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 16:54

Peu de temps, beaucoup de flemme... alors cliquez sur les images pour plus d'infos.

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sur-le-caillou

Un extrait de ces bien chouettes impressions de voyage à lire sur le blog Oniromancies.

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chaussure au milieu

Voir également l'avis d'Anarlivres.

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retour-simple

... et aussi le blog qui accompagne la parution de ce premier roman.

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ferreira-wilde

...et le site consacré par l'auteure à Oscar Wilde.

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anarchiste-oblige-copie-1

On peut lire des compte-rendu ici et . André Bernard a également publié un article remarquable dans le Hors-Série du Monde Libertaire de l'été dernier, et intitulé « Pour une désobéissance civile généralisée ». On visitera aussi avec profit le site Anarchisme & Non-Violence 2.

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dreyfus-lettres-theolib

Chez le même éditeur et du même capitaine&nsp;: Cinq années de ma vie.


Un peu moins en rapport avec les thématiques du blog, mais dignes d'intérêt...

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re-pon-nou-couv

On peut lire une interview du coordonateur sur Sitaudis.

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ichi-leu

Lire un compte-rendu sur remue.net

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jardins-statuaires

On trouve pas mal de CR de ce livre exceptionnel un peu partout sur le net. J'en ai moi-même commis un pour le dernier numéro du Grognard — j'essaierai de le mettre en ligne un de ces jours.


Et puis aussi...

Foetus-recalcitrant

... mais celui-ci, on en a déjà parlé un peu ici, et on reparlera sûrement ! En attendant, visitez donc le site Goutte à goutte.

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 17:33

Jules Mougin est mort samedi dernier, à l'âge de 98 ans.

J'avais parlé de ce poète — et facteur et pacifiste et ... — ici à l'occasion d'une expo à lui dédiée organisée par l'ami Daniel.

Je recopie le texte qui introduit les 143 poèmes, lettres et cartes postales parus chez Robert Morel en 1960 :

Un livre ne doit pas être un cimetière.

Je vois très bien des caractères nouveaux à chaque page.

De l'air de l'air !

Un peu de désordre,

un peu de folie !

Un texte sur la saoulerie ?

Pourquoi pas alors, des lettres dansantes et les mots et les phrases ?

Aujourd'hui un livre ressemble trop à un autre livre. Le livre de Dupont est pareil à celui de Durand !

C'est gris comme le complet veston d'un sous-chef de bureau. Je voudrais que mon livre donne envie de danser à toutes les rombières de la terre.

Voilà.

mougin

On en cause aussi , et .

Il va de soi qu'on n'oubliera pas le bonhomme, et qu'on relira ses textes. On pourra même écouter ce CD.

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 19:41

J'ai pas mal délaissé ce blog ces temps-ci (mais je n'ai pas complètement chômé pour autant, on devrait s'en rendre compte bientôt).

Bien sûr, le monde ne s'est pas arrêté de tourner entre temps, et si je vais éviter de parler des horreurs que l'actualité charrie sans cesse, à commencer par ces monstrueuses cacades estivalement propulsées d'entre les plus hautes demi-sphères de l'Etat, je me dois de signaler quelques petites consolations imprimées qui m'ont bien aidé à vivre ces derniers temps.

J'honore d'abord des amis proches, mais il y aura un autre billet pour rattraper le retard.

*
*  *

 

CJLJ'avais déjà évoqué la naissance, à l'iniative de l'ami Goulven Le Brech, de l'association des amis de Jules Lequier, ce philosophe méconnu, ami de Renouvier — lequel se considéra d'ailleurs comme son disciple.

Depuis est paru un Cahier Jules Lequier, publication annuelle de belle facture, avec notamment dans cette première livraison, une petite synthèse de Donald Wayne Viney qui constitue une belle introduction à la pensée de Lequier.

SOMMAIRE :

Editorial : Les amis de Jules Lequier
« Eléments sur la vie et la pensée philosophique de Jules Lequyer », Donald Wayne Viney

Baptiste Jacob (1858-1909)
« L’engagement de Baptiste Jacob », Goulven Le Brech
Correspondance Jacob-Renouvier (1890-1892)
« Jules Lequier », Baptiste Jacob (1905)

Gérard Pyguillem (1920-2001)
« In memoriam, Gérard Pyguillem », Michel Valensi
« Jules Lequier », Gérard Pyguillem

Actualités de Jules Lequier

Publication de l’association, 104 p., 200 ex numérotés.
Prix : 12 euros
ISBN : 978-2-9536099-0-5

Et on peut commander ici : http://juleslequier.wordpress.com/

Goulven a présenté ce premier cahier sur France Culture dans l'émission "A plus d'un titre" (la même qui avait accueilli Bernard Pautrat à l'occasion de la réédition en janvier dernier du Petit manuel individualiste). On peut écouter cette émission sur youtube.

*
*  *

LG14Après Motus, beau recueil de nouvelles de Frédéric Saenen, Le Grognard poursuit la publication de numéros thématiques avec une assez copieuse livraison consacrée au philosophe Clément Rosset, coordonnée de belle manière par Stéphane Prat — dont on apprécie sur le net l'esquive du Manchot Epaulard. Voici l'avant-propos à ce Grognard n°14 :

A un philosophe artiste, un Grognard artiste !

Nous sommes partis de l’idée que la philosophie seule ne serait à même de révéler le suc ontologique de la philosophie de Clément Rosset, de la même manière que selon lui le génie philosophique ne saurait à lui seul donner raison au réel. Si la philosophie devait être de ce recueil, il convenait de l’aiguillonner et de mettre à l’épreuve ses limites, — concernant le réel en général et la philosophie de Rosset en particulier —, par des contributions fort diverses, et aussi de non-philosophes, au sens professionnel ou classique du terme, qui ont croisé ses chemins « idiots », par le livre, bien sûr, mais également dans la vie, ou encore par « les hasards féconds » de l’écriture.

Il nous a aussi semblé respecter l’aspect essentiellement critique de son ontologie « idiote » en offrant échos, aussi nettement que possible, aux réserves et objections plus ou moins spontanées dont elle fait l’objet. Voilà bien là encore un constat rossetien assez récurent que de souligner combien la critique (pour peu que cette critique ne fasse pas semblant de critiquer) rend souvent beaucoup plus fidèlement la teneur des cogitations qu’elle passe au grill de sa contradiction argumentée, que ne le font leurs zélateurs, détournant parfois leurs réponses de leurs questions initiales, ou imaginant à leur philosophe favori des réponses à des questions qu’il ne se pose pas.

S’il faut à la critique une bonne dose d’admiration et un certain apprentissage partagé dans Le Choix des mots, — susceptibles de donner leur ton à nos passages terrestres, quand bien même s’étiolent-ils autour de l’idée fixe que tous les chemins s’équivalent sur le point essentiel qu’ils ne mènent réellement nulle part, — il ne s’agit pas ici de diffuser la parole de Clément Rosset comme la bonne parole, ni d’en jeter ce qui disconvient à un idéal de positivité absolue ou de paix de l’âme, et de n’en garder que ce qui les contenterait. La pensée comme l’appétit de vivre évoluent à l’évidence, selon Rosset, dans des eaux beaucoup plus troubles et cruelles.

Et au final, le propos de nos propos aura été de présenter l’ontologie du réel de Clément Rosset telle qu’elle se présente réellement. Ainsi les fragments et autres « épreuves de réel » ou « présents » qu’on trouvera dans ce volume, avaient-ils quelque chance de sonner comme des contre-points libres aux emprunts que nous faisons allègrement à ses écrits.

Nous remercions vivement Clément Rosset pour le hors-d’œuvre qu’il nous a permis d’extraire de deux de ses livres, et pour les réponses fort simples qu’il a apportées à nos questions si alambiquées. C’est par ce « courrier au lecteur », l’homme qui en savait en trop, que s’ouvre ce recueil.

Stéphane Prat

TABLE DES MATIERES

Avant-Propos - Stéphane Prat
L'homme qui en savait trop - Clément Rosset - Stéphane Prat

1. Hors-d'oeuvres
Tout n'est pas entièrement ténèbres - Clément Rosset
Raconte moi un camembert - Clément Rosset

2. Raccourcis pour le sud de nulle part
Notes d'un incapable - Stéphane Prat
L'idiotie d'Alberto Caeiro - Éric Bonnargent
Le naufrageur naufragé ou la joie nihiliste - Koffi Cadjehoun
Quel drôle d'animal que le réel ! - Nicolas Delon

3. Epreuves de réel, présents
Le cactus à tarentules - Stéphane Prat
Journal sans titre - Emmanuel Thomazo
Coquecigrues Grimaces Caresses - Henri Droguet
Mystères, charabias et bégaiements - Jean-François Mariotti

Du côté des livres - Koffi Cadjehoun, Pascal Pratz, Jacques Lucchesi, Stéphane Beau

92 pages, dix euros, à commander ici.

*

Remarque buissonnière : le titre, Ethique à Quauhnahuac, quelque peu énigmatique au premier abord, est une référence au roman de Malcolm Lowry Au-dessous du volcan, dont il est question dans « Tout n'est pas entièrement ténèbres », l'un des "hors-d'œuvres" offerts par Rosset — il s'agit d'un fragment de Le réel, traité de l'idiotie. Quauhnahuac est le nom d'origine de la ville mexicaine de Cuernavaca, dans laquelle le héros du roman de Lowry poursuit ses divagations éthyliques. M'étant pris au printemps d'une tocade pour la poésie (magnifique) des anciens Nahuas (les Aztèques, pour faire vite), j'ai eu la curiosité d'aller voir ce que signifie "Quauhnahuac" : en nahuatl, ça veut dire "près des arbres", ou "le lieu des arbres". Par ailleurs, l'idée de "vérité" est généralement traduit en nahuatl par le mot "neltiliztli", qui a le même radical "nel" que "nelhuatl", qui veut dire "racine" (au sens le plus concret, botanique, du terme). Selon Miguel Léon-Portilla (La pensée aztèque, Seuil, 1985, p. 65), pour les anciens Nahuas, la vérité c'est la qualité de ce qui est ferme, bien fondé, bien enraciné. Résumons : un ivrogne et le réel version Rosset, des arbres, leurs racines et la vérité version nahuatl. Je ne pousse pas plus loin mais je crois que ça peut déclencher de jolies rêveries...

*
*  *

LG15-copie-1Et comme j'ai décidément pris un gros retard, et que les Grognard se suivent et ne se ressemblent pas, voici déjà le n° 15, un numéro généraliste, plus court (une cinquantaine de pages). J'ai bien aimé en particulier la nouvelle de Nasser, « L'Homme de la rue », ainsi que les trois contributions poétiques de "L'atelier des muses".La belle illustration de couverture est d'Anne-Sophie Atek, dont on peut admirer pas mal d'oeuvres ici.

Au sommaire :

Octave Mirbeau : Ravachol
Pierre Michel : Octave Mirbeau et Ravachol
Claude Pérès : La Réalité est une source de jouissance
Rodrigue Véron : Entre cynisme et naïveté (nouvelle)
Olivier Verdun : Le Bon Dieu sans confession
Nasser : L'Homme de la rue (nouvelle)
Christophe Esnault, Jean-Baptiste Pedini, Alain Helissen : L'atelier des muses (poèmes)
Goulven Le Brech, Stéphane Beau, Pascale Arguedas : Du côté des livres

Toujours dix ronds (mais seulement trente pour un abonnement de quatre numéros).

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 17:35

grognard13Une bonne partie de la littérature contemporaine m'emmerde, mais ce n'est pas le cas de ce recueil de "contes cruels", bien écrits, féroces et très jouissifs ! Comme toujours avec Le Grognard, la présentation visuelle est soignée, en l'occurrence d'excellentes photos de Floriane Rossenfosse accompagnent les textes de Frédéric Saenen.
Ce numéro inaugure une nouvelle formule, plus thématique, proche du hors-série sur "Palante et la génération honnie", tout en conservant le côté "revue" par un petit cahier critique en fin de volume. Stéphane Beau a aussi quelque peu élargi l'équipe de rédaction, puisque vous y retrouverez Goulven Le Brech, Stéphane Prat, Mikaël Lugan et ma pomme...

Pour commander Motus et, encore mieux, s'abonner, un mail à revue.le.grognard(chez)gmail.com, et un petit tour sur http://legrognard.hautetfort.com/ !


Je ne trouve pas de temps à consacrer au blog en ce moment, et il faudra encore patienter pour la recension du Petit manuel chez Allia. En deux mots : la présentation est belle, et Bernard Pautrat a écrit d'enthousiasme une préface enlevée, qui retrace le parcours de Ryner non sous l'angle de l'homme de lettres, mais sous celui du sage engagé, donnant une bonne idée des combats de cet individualiste très fraternel, ce qui ne va pas sans quelques raccourcis ou inexactitudes qu'il faudra bien que je mentionne.

En attendant, on peut écouter l'émission "A plus d'un titre" sur France Culture, dont Pautrat était l'invité le 17 février dernier. Je le remercie au passage de la mention très sympathique des "Amis" et du blog !

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 14:34

A la fin du billet annonçant la sortie du n° 3 d'Amer, revue finissante, je signalai la parution imminente aux Ames d'Atala d'Histoires hétéroclites — inédites en volume — de Remy de Gourmont. Il semble que chez l'imprimeur le petit Jésus fasse de la concurrence au grand Remy, et que de ce fait il nous faille patienter encore un peu... On lira les détails sur le blog des bonnes Ames.

On peut cependant se consoler en commandant le dernier Scripsi, bulletin des Amateurs de Remy de Gourmont, constitué de la reproduction d'Une ville ressuscitée, l'une des « œuvres de jeunesse pour la jeunesse » signées Rémy de Gourmont, travaux de commande pour prix scolaires. En l'occurrence, une agréable vulgarisation des fouilles archéologiques de Pompéi. La reproduction en fac-similé est plaisamment introduite par Christian Buat. Comme d'habitude, c'est fait main et le tirage est limité — 40 exemplaires ! Pas de temps à perdre ! Pour commander, voir là-bas.

Parmi les innombrables richesses du site des Amateurs de Remy de Gourmont, on trouvera ici des réflexions de Jean-Marc Bernard autour de Vive le Roi ! et du Cinquième évangile parues dans Les Guêpes, petite revue littéraire de tendance monarchiste. Tout maurassien qu'il fût, J.-M. Bernard n'était pas dépourvu d'intelligence, et eut le mérite, en tout cas envers Ryner, d'éviter la hargne. Ryner lui répondit par un Soliloque dans une revue qui n'a pas été identifiée (texte republié dans CAHR n° 15). Et dans un numéro suivant des Guêpes, on pouvait lire, de Ryner, un dialogue entre « un cynique » et « un nouvel académicien », dialogue reproduit sur la même page du site des Amateurs. Il faudra que je revienne un jour sur cette histoire, qui doit sans doute impliquer le poète Fagus.

*

On nous annonce la parution du n° 12 du Grognard, avec un sommaire toujours alléchant :

Goulven Le Brech / Tanguy Dohollau : À l’écoute du silence
Fabrice Marzuolo : Convoi Bondé (poème)
Mitchell Abidor : American rebels : Margaret Fuller
Jean-Baptiste Pedini : L’Homme canon (poème)
Bertrand Redonnet : Le Génie de Pascal
Éric Simon : Le Temps perdu des artistes et des travailleurs
Joaquim Hock : La Fuite des arbres
Stéphane Beau : Contingences 12 & 13
Kenneth White : Mathurin Méheut, peintre (poème)
François-Xavier d’Arbonneau : Sebastian Melmoth
Patrice Locmant : La Bataille d’Issus de Jean Brueghel (chronique d’art)
Goulven Le Brech, Pascale Arguedas, Jacques Lucchesi, Stéphane Beau : Du côté des livres.

On croit savoir que Le Grognard est à un tournant de sa carrière, qu'il va s'engager dans de nouvelles campagnes, sans doute changer de tenue, tout en en gardant (de la tenue) ! Mais patience...

*

Pour rester parmi les collaborateurs du Grognard, je suis irrégulièrement mais toujours avec intérêt les travaux d'écriture de Bertrand Redonnet, de Stéphane Prat (que je remercie au passage de son intérêt pour Ryner) et de Thomas Vinau, dont l'œuvre poétique bâtie sur le minuscule me touche beaucoup.

On n'oubliera pas non plus le premier roman de Stéphane Beau, Le Coffret, dont j'ai parlé ici.

Notons que l'on peut retrouver Redonnet, Beau et Vinau sur le blog collectif Tempête dans un encrier, respectivement les mardis, jeudis et samedis.

*

On sait que l'on doit à notre ami Goulven Le Brech la réédition des Contes pour les métaphysiciens de Louis Prat, ce « frère spirituel » de Han Ryner. Goulven est aussi le biographe de Jules Lequier, ami et « maître » de Renouvier, et précurseur de l'existentialisme. Il nous annonce maintenant la création de l'association des Amis de Jules Lequier, laquelle s'occupera notamment de l'élaboration de Cahiers Jules Lequier, publication annuelle dont la première livaison, en 2010, aura pour thème « La réception des fragments de Lequier pendant la première moitié du vingtième siècle ».

En attendant, le site de l'association a été ouvert à cette adresse : http://juleslequier.wordpress.com/. On y trouve déjà une bibliographie commentée des principaux écrits de ou sur Lequier, bibliographie en anglais réalisée par Donald Wayne Viney, spécialiste de Lequier (et de philosophie des religions — le Ryner écrivain du Cinquième évangile aurait été intéressé par son article sur « L'Humour de Jésus »).

Sinon, on peut adhérer à l'association pour 20 € par an, l'adhésion donnant droit au service du Cahier annuel. On va suivre tout cela avec intérêt, comme on suit le blog de Goulven, le très beau Oniromancies.

*

Lors de la réédition du Père Diogène en 2007, le compte-rendu, pas forcément le plus enthousiaste, mais à mon avis le plus intéressant et le plus pénétrant, en avait été fait par Roger-Pol Droit dans Le Monde des Livres. J'en avais été un peu surpris, d'ailleurs, de la part de quelqu'un bénéficiant d'une assez importante visibilité médiatique (contre laquelle je garde un préjugé tenace).  A bien y réfléchir, ce n'était pas forcément étonnant dans la mesure où R.-P. Droit s'intéresse semble-t-il depuis longtemps à la figure du sage, ce qui lui a permis de plutôt bien discerner les intentions de Ryner dans son roman.

Roger-Pol Droit a depuis assez peu de temps un site personnel : http://www.rpdroit.com/. J'y relève notamment, à propos de l'un de ses livres, paru en septembre dernier chez Plon et intitulé Les héros de la sagesse :

Pour les sages antiques : Bouddha, Socrate, Diogène, il s'agissait de transformer radicalement l'humain. Pour nous, le sage est en passe de devenir un élément de bien-être, produit cosmétique, bibelot pour paysage intérieur. Des sagesses allégées, lyophilisées, sous vide. Rien de répréhensible, mais on peut se demander si nous ne pouvons pas espérer autre chose.

On est bien d'accord ! D'où l'intérêt de Ryner, dont la sagesse revendiquait la volonté de « transformer radicalement l'humain », non l'humain en général, ou les êtres humains dans leur ensemble, mais le seul humain sur lequel il pouvait avoir de l'effet : lui-même. La seule espérance collective permise se limite alors au pari fou que les hasards de la durée puissent faire advenir suffisamment de ces volontés. Je crois que Ryner prit plus ou moins au sérieux ce pari à une certaine époque, après la guerre. Personnellement, je n'en suis pas capable, mais j'ai tendance à penser qu'il n'est pas complètement vain que des individus puissent prendre ce pari...

Autres livres qui peuvent être intéressants : les deux volumes de l'anthologie Philosophies d'ailleurs, sous la direction de Droit. Le premier tome est consacré aux pensées indiennes, chinoises et tibétaines ; le second aux pensées hébraïques, arabes, persannes et égyptiennes. Ce qui permet de sortir un peu du cadre occidentalo-centré de la philosophie telle qu'elle nous apparaît trop souvent. On remarquera quand même qu'une bonne partie de l'humanité, et qui pense !, reste oubliée : les amérindiens n'ont-ils jamais eu aucune philosophie ? et les aborigènes australiens ? et les inuits ? Les peuples sans écriture n'ont certes point couché de longues dissertations sur le papier, et pourtant l'on retrouve dans leurs mythes, leurs rites et leurs modes de pensée des questions qui ne sont rien tant que philosophiques. Lisez donc, par exemple, Hummocks (Terre Humaine, Plon) de Jean Malaurie, Par-delà nature et culture (NRF Gallimard) de Philippe Descola ou encore Les rêveurs du désert (Actes Sud) de Barbara Glowczewski !

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Côté anar, je signale la dernière livraison de l'excellente revue Réfractions, consacrée à « L'entraide, facteur de révolutions », qui fait le point sur ce concept plus ou moins passé dans le langage courant, mais qui est initialement dû à Kroptokine et désigne au départ une réalité biologique. L'occasion d'aborder la question des rapports, féconds ou dangereux, entre éthique, politique et science de l'évolution. Rappelons que l'on trouve dans La Paix pour la vie (1892), d'Henri Ner et Emile Saint-Lanne, certaines convergences avec les réflexions de Kropotkine

Quatre textes reviennent par ailleurs sur les désastreux événements du Contre-Sommet de l'OTAN à Strasbourg. J'ai particulièrement apprécié le texte très sincère de Guillaume Gamblin, intitulé « Un champ de bataille comme alternative à l'OTAN ? ».

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On vous recommande enfin le catalogue de l'Atelier de Création Libertaire avec, parmi bien d'autres bouquins, la traduction de L'Enquête sur la justice politique de William Godwin, tout un tas de titres de Murray Bookchin, le théoricien de l'« écologie sociale », le bel ouvrage de collages et de poésies d'André Bernard... L'ACL fête ses trente ans d'édition, et pour cette occasion, propose tous ses titres à moitié prix, franco de port, et cela jusqu'au 31 décembre 2009 — plus que dix jours pour en profiter !

On trouve aussi, hébergés par l'ACL, quelques blogs, notamment sur Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur, et sur Bakounine, ce grand monsieur que tout le monde connaît mais que personne n'a lu !

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Ne me reste plus qu'à vous souhaiter de bonnes fêtes ! et à vous chuchoter à l'oreille qu'on devrait avoir l'occasion en 2010 de retrouver Ryner dans les rayons des libraires... on a reparlera l'année prochaine.

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http://www.theolib.com/images/lulu/sphinx.jpgLe Sphinx rouge
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