J'ai eu le plaisir de coordonner avec l'ami Goulven Le Brech le dernier numéro du Grognard, consacré au "sentiment océanique".
Petite présentation :
Trouvant son origine dans une lettre adressée par Romain Rolland à Freud, le terme de « sentiment océanique » désigne des expériences mettant en jeu une impression de profonde unité entre le moi et le monde, comme la vague se fond dans l'océan. Le n°19 du Grognard aborde ce sujet dans une optique littéraire, philosophique et poétique avec des textes de John Cowper Powys, Henri Droguet, Jean Grenier, Tchouang Tseu, Édith de la Héronnière…
Et voici le sommaire :
Freud, Romain Rolland et nous… Présentation par C. Arnoult et Goulven Le Brech
Poème d’Henri Michaux
John Cowper Powys, entre la pierre et les étoiles... Pierrick Hamelin
Extrait d’Apologie des sens de John Cowper Powys
Tessons matérialistes. C. Arnoult
Trois Impromptus. Édith de la Héronnière
Chaos quatre à quatre. Henri Droguet
Texte de Damien Dubessec
Le perpétuel contre l’éternel, sentiment et pensée océanique dans l’œuvre de Jean Grenier. Patrick Corneau
Extrait des Mémoires intimes de X de Jean Grenier
Poème de Geneviève Bianquis
Le sentiment océanique chez Tchouang-tseu. Jean Levi
Extrait du chapitre XIV des Œuvres complètes de Tchouang-tseu
Présentation des auteur-e-s et illustrateurs
Du côté des Livres : La mystique sauvage de Michel Hulin, Novalis d'Olivier Schefer, Les archives du littoral et La carte de Guido de Kenneth White.
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Une rencontre autour de la sortie de ce numéro est organisé par l'association ENT'REVUES dans ses locaux au 174 rue de Rivoli à Paris, le 27 septembre à 18h30.
Je ne pourrai malheureusement pas m'y rendre, mais Goulven bien sûr y sera, ainsi qu'au moins deux des contributeurs à ce numéro, à savoir Edith de la Héronnière et Pierrick Hamelin.
Voir le PDF d'invitation.
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Deux Grognards ont paru depuis le numéro Ryner : un recueil de textes polémiques de Jean-Pierre Guillon, préparé par l'ami Mikaël (Lugan), et un "spécial poésie" coordonné par les amis Stéphane (Beau) et Gaston (Vieujeux). Notons que le même ami Stéphane (Beau) publie ces temps-ci aux belles éditions du Petit Véhicule un roman intitulé 23h23, Pavillon A, tandis que l'ami Stéphane (Prat) a publié cet été un roman, Retour simple, et un recueil de nouvelles, Mes Abruzzes, dans lequel je recopie ce très beau passage, qui nous ramène, je crois, au sentiment océanique :
Ce genre de calme indifférence précède l'émotion ou l'accompagne encore quand on parvient à se contenter de la joie qu'on à l'éprouver, sans plus s'occuper de son objet, une joie dont on s'inquiète parce qu'elle est de l'ordre de l'éternité et qu'on est de celui de la durée, qu'il est absolument impensable que ces deux ordres se rencontrent, et que pourtant cette rencontre a lieu une autre version du miracle, sans religion.