Après les considérations nuancées de l'abbé Bethléem sur l'œuvre de Han Ryner, il me paraît opportun de publier cet écho tiré du Paris-Midi du 20 octobre 1912. Il n'est pas impossible que cette situation ait suggéré à Ryner le point de départ de son roman La Soutane et la Veston. Ajoutons que dans son en enfance, le petit Ner se destinait à la prêtrise (ce qui le mena finalement à l'anticléricalisme — cf. ici par exemple).
Mon cher ami,
Qui donc vous renseigne avec une aussi merveilleuse exactitude ? Il est bien vrai qu'à l'U.P. du faubourg Antoine, Libertad commença un discours par cette étourderie ou cette malice : « M. Naudet et l'abbé Ryner...» Et sans doute n'ignorez-vous pas, omniscient Jean de l'Escritoire, qu'à ce moment M. Naudet en soutane et l'abbé Ryner en veston étaient assis l'un près de l'autre et qu'ils se penchèrent l'un vers l'autre en souriant. Mais votre oreille fut-elle assez fine pour entendre le court dialogue qu'ils échangèrent à voix basse :
M. NAUDET. — Soyez fier, ce n'est pas donné à tout le monde.
L'ABBE RYNER. — Je suis d'autant plus fier que je soupçonne l'évêque qui vient de m'ordonner d'être plus naïvement chrétien que celui qui me confirma.
J'ai tenu à vous apprendre tout ce que je sais sur cet incident, que la grave histoire consignera sur d'immortelles tablettes.
J'ai tenu surtout, etc.
Han Ryner