Trouvé au gré de recherches internautiques, cet articulet non signé de L'Abeille de La Nouvelle-Orléans du 19 janvier 1913. Anecdotique mais rigolo...
Une boucle de cheveux de Napoléon
Vous savez qu'à part certaines exceptions, les autographes des grands hommes se vendent pour rien. On croyait que leurs cheveux, forcément moins abondants que leurs lettres, constituaient une denrée plus précieuse et devaient se payer des prix fabuleux.
Cela aussi était une illusion. On vendait récemment des boucles coupées sur les fronts des plus illustres et vous ne sauriez croire combien ces enchères furent peu animées. Un exemple vous permettra de vous en rendre compte, puisque pour soixante-quinze francs un monsieur put s'offrir une mèche ayant appartenu à Napoléon !
Nous devons à la vérité de dire qu'il y a depuis quelques années, un tassement très notable dans les cours de cette relique car il y a quelque cinquante ans on n'aurait pu se procurer le plus petit frison du "Corse à cheveux plats" à aussi bon compte. Ouelques mèches coupées sur le front impérial à Sainte-Hélène firent 6250 francs dans une vente ; une autre de la même provenance atteignit seulement [illisible]000 francs, quelques lustres plus tard. Il y a dix ans, il fallait compter 100 ou 200 francs pour la posséder ; vous l'avez aujourd'hui pour la moitié !
Après les cheveux de Napoléon, ce sont ceux de Nelson qui ont atteint le plus haut prix. Une boucle de l'amiral fut adjugée 850 francs. Wellington n'a jamais pu trouver preneur pour plus de 25 francs. Le système pileux des grands écrivains est le façon générale, plus estimée que celui des grands guerriers. On paya 125 francs une boucle de Walter Scott; 850 une de Musset et 1500 une de Victor Hugo. Peu après l'avoir acquis, son propriétaire la reconnut fausse. Il ne voulut pas la garder une minute de plus et. la revendit incontinent pour... 2000 francs !
On n'a pas encore de données bien précises sur le prix que pourraient atteindre, en vente publique, les cheveux de nos plus notoires contemporains, pourtant il nous est permis de supposer que si ceux de M. Pierre Wolf se paieraient un bon prix, on aurait à bien meilleur compte ceux de M. Han Ryner, encore qu'une couronne princière soit posée dessus.
Source : http://nobee.jefferson.lib.la.us/Vol-162/01_1913/1913_01_0137.pdf