Vite fait, très vite fait avant de tirer la chasse...
Pierre philosophale des temps modernes, le publicitaire transmute tout ce qu'il touche, plomb ou or, en ce qu'il faut bien appeler de la merde.
Vu ce matin en allant au turbin : une affiche vantant une officine de vendeurs de précarité reprend un portrait de Gandhi, qui apparemment aurait fait un excellent intérimaire... Cela sous le fallacieux prétexte que ledit fut "avocat", "philosophe", "résistant" et "gardien de la paix" (humour à la matraque).
Il donna aussi dans le textile, et la production de sel. Et mobile, avec ça — ah, le nombre de kilomètres qu'il fit ! Et puis, tiens, il ne mangeait pas beaucoup.
Mais lui fut libre, lui fut digne.
Et je continue à m'ahurir de l'incroyable constance de ces gens de la pub qui inlassablement renient jour après jour un peu plus leur dignité.
Le pire est qu'ils ont atteint leur but, puisqu'en écrivant ce billet, je viens de leur faire de la réclame.
Comment avoir encore une once d'espoir d'un mieux-vivre collectif dans un monde où ces habiles colonisent tout l'espace public ?
Mon humeur est bien sombre, aujourd'hui, et j'ai bien froid.
P.S. : il paraît que Coluche s'est fait embrigader lui aussi. Mais avec l'accord obtenu sonnant et trébuchant de la famille. Laissons les morts ensevelir encore un peu plus les morts.
Allez, on détourne les yeux de la laideur et, faute de mieux, on va faire un tour sur Wikipédia à la recherche de Gandhi. C'est là, et il y fait meilleur.
La moitié du titre de ce billet est aussi le nom d'un groupe de punk canadien, dont je ne suis pas bien persuadé de partager toutes les positions, mais pour qui la dignité n'est pas un paillasson. Leur site : http://propagandhi.com.