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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 17:58

Un fragment écarté de la rédaction définitive du Cinquième évangile, mais paru dans le numéro des Loups de novembre 1910 (et republié dans le n° 24 des CAHR).


La Généalogie de Jésus de Nazareth,
fils de Socrate et fils d'Isaïe

Socrate, celui qui ne demandait point d'argent pour dire la vérité et qui proclamait: « Personne n'est méchant volontairement », fut père d'Antisthène le chien.

Antisthène fut père de Diogène et de ses frères, les autres sages qui mendiaient.

Diogène fut père de Cratès, le riche qui vendit ses biens et distribua l'argent aux pauvres.

Cratès fut père de Zénon, le petit phénicien qui ne voulait pas qu'on élevât aux dieux des temples bâtis de mains d'hommes.

Zénon fut père de Cléanthe le puiseur d'eau.

Cléanthe le puiseur d'eau fut père de Chrysippe.

Chrysippe fut père de plusieurs dont les noms sont perdus et, après quelques générations, l'un d'eux fut père de Panthéros duquel est né Jésus le sage grec qui vécut exilé sans connaître son exil.

Mais Amos, celui qui avait désir et terreur du jour de l'Eternel, fut père d'Isaïe.

Isaïe, le voyant de gloire, fut père de Jérémie, le voyant de deuil.

Jérémie fut père d'Ezéchiel le cynique aux gestes inharmonieux et puissants.

Ezéchiel fut père de l'inconnu qui écrivit le livre de Daniel. Mais celui qui écrivit le livre de Daniel fut père, selon l'esprit de Marie.

Et Marie fut mère charnellement de Jésus, le juste israélite que les prêtres, les soldats, les juges et les autres ennemis de la justice attachèrent sur une croix.

Or, ce Jésus, qui fut la rencontre humaine du fleuve de sagesse grecque et du torrent de justice israélite, n'est-il point le même que quelques juifs appellent Messie, que quelques hellénistes nomment Christ.

Et que des païens mal convertis, incapables de se contenter d'un seul Dieu, proclament dieu à l'égal de Dieu ?

Han Ryner

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 21:59

Atteint d'une flemmingite aigue, l'auteur de ces lignes vous invite cependant à découvrir les quatre pages manuscrites d'une conférence sur Charles Baudelaire. Des précisions (date notamment) suivront — un jour peut-être...


Télécharger chaque page en cliquant sur le détail.
Attention : fichiers assez lourds (~1,3Mo chacun).

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18 février 2008 1 18 /02 /février /2008 23:17

Ryner préparait ses conférences en improvisant à partir d'un plan — et de notes plus détaillées si besoin était, mais il ne lisait jamais un discours écrit à l'avance. C'est l'un de ces brouillons de conférence que l'on va lire ci-après. Il a été publié dans le numéro 162 des CAHR.

Il s'agit d'une conférence consacrée à la poétesse Cécile Sauvage, que Ryner a manifestement appuyé dans ses débuts, en témoigne une lettre de Cécile Sauvage à Han Ryner lisible ici. Je ne sais pas quand a eu lieu la conférence. Si j'en crois le catalogue de la BNF, les recueils évoqués — L'âme en bourgeon et Primevère — ne seraient parus qu'en 1929, c'est-à-dire de manière posthume, puisque l'auteure est décédée en 1927. Le ton de la causerie ("L'âme en bourgeon bravo.") semble pourtant plaider pour une conférence de soutien plutôt que d'évocation.

Par ailleurs, et si j'ai bien compris, les poèmes de L'âme en bourgeon furent écrits en 1908, alors que Cécile Sauvage, mariée à Pierre Messiaen, était enceinte du futur compositeur Olivier Messiaen dont on fête le centenaire cette année.

Je ne sais pas de quels poèmes précisément viennent les courts extraits relevés par Han Ryner. Il faudra que je me procure les Oeuvres complètes de Cécile Sauvage, édités en 2002 à la Table Ronde. En attendant, j'irai faire un tour à cette adresse qui propose pas mal de textes. [Le 20/02/2008 : l'excellent SPiRitus éclaire notre lanterne concernant une grande partie des citations. Je vous renvoie aux commentaires qu'il a postés à la suite du billet. Grand merci à lui !]

Remarque : Je tente tant bien que mal de reproduire les espacements tel qu'ils apparaissent dans les Cahiers.


Cécile Sauvage

Exorde.— L'âme en bourgeon bravo. Sentiment commun

I.— Tout ce qu'il faut de personnalité profonde pour dire,
de façon à ne point faire          sentiments communs ou voisins
     Ce n'est pas la joie maternelle
     C'est la joie pré-maternelle
     Et cette joie de l'enfantem(ent) que vante l'Evangile, ici est douleur, délaissement.
     Et la méditation sur l'enfant qui n'est plus « tout à moi ».
                                              qui sera tout à la mort
                   « et ta tête de mort c'est moi qui l'ai sculptée »

II.— Primevère.— L'amour y est aussi original que la maternité
                                Ce n'est pas la passion débordée et romantique
                                Ce n'est pas la passion soutenue
                                C'est la passion vêtue d'un manteau d'azur et de tendresse.

III.— Et la tristesse vaillante d'un Vigny, d'un Moréas (Stances) avec grâce féminine
   
    Parfois d'un aveu qui s'élance
    J'ai crié combien j'étais lasse
    Puis j'ai senti que le silence
    Avait plus de poids dans l'espace
   
    Je suis autour de toi comme l'amande verte
    Qui ferme son écrin sur l'amandou laiteux
    Comme la cosse molle aux replis cotonneux
    Dont la graine enfantine et soyeuse est couverte
   
     « Tu ne sauras plus rien de moi le jour fatal où tu t'élanceras dans l'existence rude
     
                       Je suis la ruche sans parole
                        Dont l'essaim est parti dans l'air
                        Vois-tu, je suis vide et suis soûle
                        Comme une jonque sans rameurs
     
     Il est né, j'ai perdu mon jeune bien-aimé.

 

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http://www.theolib.com/images/lulu/sphinx.jpgLe Sphinx rouge
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L'Individualisme dans l'Antiquité
Comment te bats-tu ?
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